Le gérant de l’ex société varoise Poly-Implant Prothèse (PIP), qui fabriquait des prothèses mammaires non réglementaires, comparaît pendant un mois à Marseille. Il risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour tromperie aggravée et escroquerie.
Certaines victimes attendent cet épilogue judiciaire depuis presque dix ans. Les premières plaintes contre la société Poly-Implant Prothèse (PIP) avaient été déposées dès le début des années 2000 suite à des cas de dégonflements et de ruptures d’ implants mammaires.
Mais c’est en 2010 que le scandale s’est fait jour, après qu’une inspection réalisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans les locaux de la société PIP (La Seyne-sur-Mer, Var) y a confirmé la fabrication de prothèses mammaires pré remplies d’un gel de silicone hors norme, « différent de celui qui avait été déclaré dans les dossiers de conception et de fabrication du produit ». Il s’agissait d’un produit artisanal, moins cher que le gel de silicone homologué, et potentiellement dangereux pour la santé en raison du risque de rupture de l’enveloppe de silicone.
PIP est liquidée par le tribunal de commerce de Toulon en 2010, mais Jean-Claude Mas, co-fondateur de l’entreprise, reste poursuivi au pénal pour « tromperie et mise en danger de la vie d’autrui ».
Il comparaît aujourd’hui aux côtés de quatre de ses anciens collaborateurs, cadres au sein de la société Poly-Implant Prothèse (PIP) : le président du directoire de la société varoise, Claude Couty, le directeur de la production, Loïc Gossart, le directeur technique, Thierry Brinon et la directrice qualité et affaires réglementaires, Hannelore Font.
En raison du nombre de plaintes (5 200) et de la présence d’un nombre important d’avocats (300) et de journalistes (PIP a exporté quelque 300 000 prothèses dans le monde), l’audience a été installée dans une salle du Centre des Congrès de Marseille.
L’examen de l’affaire devrait durer un mois.